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Ce fait doit être bien saisi si l’on veut comprendre la signification du nom “religion”.
Le nom n’est pas le nommé lui-même; un nom est utilisé pour dénoter le nommé et il sert à le définir, même s’il ne sert jamais à faire comprendre totalement le nommé. Un nom est limité par le fait qu’il reste un nom pour dénoter et définir partiellement le dénommé. Le nommé lui-même est au-delà des limites du nom et ne pourra pas se laisser limiter par lui.
Si vous comprenez ceci, alors vous pouvez aussi comprendre que:
Toute chose qui est expliquée dans le contexte de la Religion, consiste à nous parler d’un système, d’un mécanisme, une dimension que nous la percevions ou non, et à nous montrer les conditions requises pour conduire notre vie conformément à ce système.
Au cas où nous ne serions pas capables d’aller plus loin, et que nous nous contentions des noms des explications et des élucidations, et de là, à construire dans nos cerveaux, un monde ou une spécialité basée sur ces noms, une telle construction n’aura jamais de connections avec le monde réel et le système dans lequel nous vivons.
Il s’ensuit des contradictions dans nos esprits qui ne trouvent jamais de fin, et nous continuons à accuser les autres d’être incapables de bien expliquer…
Renoncer au nom, et essayez de comprendre le nommé.
01 Décembre 1999
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Ceux qui comprennent la religion comme une voie d’adoration de dieu et se conforment à leurs désirs pour s’assurer une place au Paradis, ou pour se prémunir contre l’Enfer, et qui pour cela ferment les yeux sur les exigences, paieront une lourd tribu à leur négligence.
En revanche, ceux qui ont compris le système et l’ordre qu’Allah a créé, et qui se conforment aux lois de ce système et de cet ordre accèderont à un nouveau mode de vie en conséquence de leurs actes.
L’envoyé d’Allah nous a informés que dans notre vie éternelle, nous vivrons les conséquences de la façon dont nous nous sommes préparés et dont nous avons agi.
Ceux qui ne prêtent pas attention à Celui qui communique la vie de l’au-delà de la mort, et qui reconnaissent la primauté à leur vie temporelle et physique, et ne vivent que pour eux, connaîtront un remords irrémédiable et éternel.
La leçon que nous ont donnée les tremblements de terre consiste à apprendre que nous pouvons tout perdre en un instant.
Que dire alors si nous ne sommes aucunement préparés au royaume de la vie auquel nous accèderont après notre mort?
02 Décembre 1999
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Les faibles d’esprit ne prendront aucune mesure préventive, et se contenteront de dire: Nous nous résignons à notre sort!
Ils ne comprendront pas que ceci est un raisonnement typique des idiots!
Etant donné qu’ils ne peuvent aspirer à davantage d’explications et qu’ils se contentent de répéter ce qu’ils ont appris, comme un rôle, aucun conseil ne leur sera utile.
Nous allons par conséquent tenter de les confondre au moyen de deux exemples, puis attirer leur attention sur quelque chose en profitant de cette opportunité, dans l’espoir que cela leur soit utile.
L’Envoyé d’Allah, Muhammad al-Moustapha, (AS) a dit:
“Attachez votre chamelle du mieux que vous pouvez, puis confiez-vous à Allah!”
Lorsque le célèbre calife Omar, arrive à Damas avec son armée, il est informé de l’épidémie de peste dans la vile, et il donne l’ordre à ses troupes de se retirer. Quelqu’un lui demanda
“Fuyez-vous l’ordre d’Allah?”
Il répondit:
“Je me réfugie dans le commandement d’Allah contre la prédestination d’Allah!”
Est-ce que j’ai changé d’opinion depuis tout ce que j’ai écrit au sujet de l’inaltérable et absolu état du Décret, dans tous mes écrits depuis 1965?
Certainement pas!
J’ai la même opinion au sujet du décret, que celles que j’avais en 1965. Et je me suis expliqué à ce sujet dans mon livre Le raisonnement et la foi, de façon que l’on ne retrouvera dans aucune autre publication...
Pourtant, je continue à constater que la majorité des gens demeure incapable de résoudre le dilemme de se résigner ou de prendre des mesures. C’est pourquoi je vais revenir encore sur le sujet!
Sachez avec certitude que je crois que le destin est invariable et absolu!
Toutes les mesures que nous prenons ne sont pas pour ou contre le sort extérieur, mais bien au contraire, sont le résultat du Destin!
Quelles que soient les circonstances où vous vous trouvez, s’il y a une mesure à prendre, il faut la prendre, quoi qu’il en coûte, que ce soit pour peu ou pour beaucoup, faible ou forte, générale ou particulière.
Et sachez que la mesure que vous avez prise est la conséquence du décret, le résultat du destin!
Vous ne faites pas d’erreur en prenant une mesure, mais de penser que la mesure pouvait changer le décret.
Comme je le répète depuis 35 ans, et comme je l’ai écrit dans mon livre Révélations, publié en 1965, “la mesure (tadbir) fait partie du décret (taqdir)”!
Le monde est le domaine de la sagesse, et tout ce qui s’y produit trouve sa direction avec le concours des causes antérieures. Ceci est le système et l’Ordre d’Allah, le Créateur.
L’état de celui qui proclame s’être résigné au sort sans prendre les mesures nécessaires est le résultat d’une absence de prise de mesure dans le décret le concernant.
Peu importe qui, quand, où, et dans quelles circonstances, pourrait être quelqu’un, s’il contrôle les évènements en prenant des mesures, c’est toujours en vertu d’un décret prévu dans cette direction.
Se résigner au destin, ce n’est pas aller aux choses sans prendre de mesure, mais plutôt voir que tout ce qui arrive, arrive selon sa façon d’être dans le décret d’Allah.
Se confier à Allah, - c’est à dire avoir foi en son Essence, consiste à activer le pouvoir de prendre des mesures qu’il y a en soi, et non à attribuer quelque chose à quelqu’un d’autre ou à un dieu hors du monde. Essayer de comprendre ceci comme il faut.
Les gens du commun prendront des mesures, mais sont loin de la confiance et du décret.
Les gens de l’élite renoncent aux mesures et essayent de voir l’Un qui décrète en disant “pas de destin fuyant: Tout n’est que conclusion prévue!”
L’élite de l’élite, pour sa part, prend des mesures, observe l’Un qui décrète, et voit comment la mesure se manifeste conformément au décret de l’Un qui décrète. Celui qui regarde devient le contemplé lui-même.
Le troisième groupe est celui de ceux qui se sont séparés du polythéisme caché
Tout ce qui a été décrété sera manifesté et vécu, avec toutes les mesures prises.
03 Décembre 1999