Chère honorable personne,
Junayd de Bagdad a dit un jour dans un sermon : « La couleur de l’eau est celle de son récipient » Vous allez maintenant réaliser le sens de cette parole.
L’eau reçoit sa couleur et sa saveur du récipient qui la contient.. De même, elle y reçoit aussi sa forme. Selon le contenant, l’eau prendra des saveurs, des formes et des couleurs différentes.
En apprenant cela, vous avez saisi le sens de ce verset :
« Oh ! sur cela tu étais indifférent ! Mais Nous t’avons enlevé ton bandeau. Ton regard, en ce Jour, est perçant » (Coran, 50 :22)
Désormais, vous allez commencer à observer la vérité.
Chère honorable personne,
Sachez que la vérité a toujours été la même. Les différences consistent dans ceux qui ont tenté de la comprendre et de l’évaluer, et dans les différences de degrés de ceux qui ont connu ses réalités. Chacun l’a interprété différemment.
L’eau est la même, mais la source dont elle procède est différente.
Par conséquent,, vous devez en savoir plus sur l’eau, et en même temps essayer d’en savoir plus sur sa réalité.
Si l’on vous montre l’eau dans la mer, n’en prenez pas prétexte pour déprécier l’eau de la tasse. Si vous voyez de l’eau dans une marmite, ne dépréciez pas celle du torrent, et si l’on vous montre l’eau de la rivière, ne sous-estimer pas l’eau des nuages. Souvenez-vous que l’eau prend différentes formes et différents noms, mais qu’elle est toujours de l’eau ;
Essayez de comprendre toutes ces nombreuses choses qui sont désignées par très peu de mots, afin que vous puissiez progresser plus rapidement vers l’illumination.
Sachez que personne n’a encore pu trouver le moyen d’atteindre la fin du chemin. Il se peut que certaines personnes aient eu l’occasion d’atteindre la mer, et de devenir une goutte dans l’océan. Ne vous dites pas : « Je suis dans le lac, et donc je suis à l’abri, parce que je serai bientôt transporté dans la rivière qui me charriera jusqu’à l’océan ». Essayez plutôt de devenir une simple goutte de la mer, parce qu’au cours de l’histoire, beaucoup de lacs se sont asséchés et ont disparu, alors que les mers ont résisté.
Si vous tentiez de rendre compte par écrit de ce dont vous avez été témoin dans la mer, vous n’y réussirez pas, parce que si tout l’océan se transformait en encre, il n’y en aura pas assez encore pour vous laisser finir votre récit. La main ne pourra pas l’écrire, et la langue aussi se montrerait incapable de l’exprimer. Et bien entendu, aucun esprit ne serait jamais apte à saisir la réalité de cela, avant d’avoir atteint sa réalisation.
Si finalement vous atteignez un état de clarté spirituelle et qu’une tâche vous soit confiée pour que vous l’accomplissiez, vous verrez que chaque chose trouvera sa propre place.
Vous aurez alors à dire à haute voix que ce qui est mien est à présent mien, et que ce qui est tien est à présent tien. Et bien sûr, à ce moment là vous serez certainement au courant de l’identité de celui à qui vous parlez.