Makr (perfidie) et scellement des cœurs
Les coeurs des gens sont scellés par suite des transgressions dont ils se rendent coupables, comme il est indiqué dans le Coran. Toute bonne action aura une rétribution (jazâ’). Toute mauvaise action sera également sanctionnée. Ceux qui se lancent dans des théories sur des choses qui ne devraient pas être théorisées, ne manqueront pas de recevoir la sanction adéquate en conséquence du Système.
“De toutes vos pensées hautement exprimées ou tenues secrètes, vous aurez à Lui rendre compte” (2:284).
Aucun verset révélé par la suite, n’abrogé ce verset; cependant il est ajouté qu’une personne ne sera pas responsable de ce qui n’est pas le résultat de sa propre œuvre. Cela veut dire que vous aurez à rendre des comptes à partir du moment où vous persévérez dans cette théorie, et non pas à partir du moment où vous la concevez dans votre esprit, et ses résultats seront sanctionnés à partir de là, sur la base du Système. Il y a là, un point très significatif: Personne ne sait exactement comment ses fautes seront sanctionnées! En réalité, si une personne devait être au courant de la sanction de ses erreurs, il serait alors question pour elle d’une croyance obligatoire. Mais le Système repose sur une Loi par laquelle les gens de ce monde ci ne réalisent presque jamais, dans leur vie, qu’ils souffriront toujours les conséquences de leurs erreurs. Par conséquent ils se contentent d’une compréhension religieuse aléatoire, et tout ce qu’ils entreprennent dans la vie est, en fin de compte, temporaire puisqu’ils finiront par le laisser dans le monde physique. Dans le Coran il est fait allusion au début de la sanction des œuvres dans ce monde ci par le terme “MAKR”[perfidie, complot, ruse]. Une personne recevra la sanction de ses œuvres dans un délai allant de quarante jours à quarante ans, ou alors jusqu’à la fin de sa vie, selon l’intention de ses méfaits. La personne est dans l’aveuglement… Si après de tels agissements la personne meurt dans l’impiété, son cœur est dit, scellé. L’aveuglement désigne le défaut de clairvoyance (baçîrat) pour évaluer les faits! La théorisation malsaine (sû’-zan) est ici, le fait de soupçonner quelqu’un, d’une chose dont il n’est pas responsable.
Il faut se rappeler qu’une pensée est l’action du cerveau. Une personne est donc responsable de ses actions et vivra inévitablement les conséquences de ses actions! “Une pensée malsaine” ne rendra pas la personne responsable au moment même où elle est conçue dans l’esprit. Mais à partir du moment où une telle pensée est gardée en mémoire, le cerveau entrera dans la phase d’aveuglement et de scellement à ce point particulier de la question, qui découlera de son essence en tant qu’effet du système. La sanction de la condamnation de quelqu’un peut atteindre l’infidélité ainsi que le reniement de la détermination (taqdîr) et de la volonté (irâda) d’Allah. Si une personne meurt dans un tel état, elle restera infidèle dans l’Au-delà. “Yuhâsibkum BIHI-LLAH” aura été consommé. La personne en état d’aveuglement est telle qu’elle continue à vivre par la mémorisation de l’information et par l’imitation (taqlîd) et n’essaye pas d’actualiser les traits de caractère de l’Un dénoté par le nom “Allah”! Elle perd ses journées dans les plaisirs de la vie mondaine, elle trouve satisfaction dans l’imitation. La vie d’un tel homme se passe entre un lit et un bureau, tandis que celle de la femme entre un lit et une cuisine! Ils épuisent leur temps avec les futilités de la vie courante qui ne leur seront d’aucune utilité pour leur vie future, dans l’Au-delà. Leur monde devient même plus prospère que l’autre, et aboutit au “MAKR”!
Cependant, une telle personne ne peut pas du tout comprendre cela, ni réaliser qu’elle est perdue en se détournant “d’Allah”; au contraire, elle croit avoir reçu l’agrément divin et avoir été récompensée par l’abondance, pour avoir été une personne pieuse (!) Même si cela lui était expliqué, elle ne pourrait pas le comprendre! Elle reçoit la pluie de la Rahmat mais cette dernière sèche avant de la pénétrer et de lui apporter son bienfait. Elle ne peut même pas comprendre combien elle est loin de ce qu’implique le nom “Allah” et ce qu’on entend par mener une vie sur la base de la connaissance d’Allah; elle ne peut pas comprendre le feu qui brûle en elle, à cause de cette distance qui l’en sépare, tout comme elle est incapable de mettre en pratique la foi avec tout ce qui est en relation avec elle, particulièrement le destin “qadar”. Par conséquent, elle ne peut pas réaliser comment sa défection la conduira à l’Enfer de l’Autre monde (âkhirat). Une langue qui dit du mal de RasulAllah sans aucune connaissance plongera la personne dans l’aveuglement total. Une langue qui dit du mal d’un ami d’Allah (walî) sans aucune connaissance, aura pour épilogue la souffrance d’être privé des lumières (nûr) de la walâyat. Un tel épilogue n’est pas préparé par quelqu’un d’autre, mais c’est la sanction que l’on se donne à soi-même par effet du système. L’erreur d’une pensée est due à son conflit avec les principes de la foi. Le conflit de la pensée avec les principes de la foi devenant persistant, le coeur est graduellement aveuglé, ce qui veut dire qu’il ne parviendra pas, à la fin, à vivre la Vérité. C’est cela l’auto sanction (jazâ’).
Celui qui ne met pas en pratique sa connaissance pour en vivre l’effet aura mis un voile sur sa clairvoyance, peu importe le moment. Car il est impossible de se tenir deux fois au même point. L’homme avance toujours d’un point à un autre en direction de ses pensées. Si c’est une pensée saine, il y avancera et parviendra à plus de réalisations. Si ses pensées sont malsaines, il s’éloignera de la Vérité et trouvera refuge dans l’imitation. La poursuite de l’imitation avec obstination est une des plus grandes condamnations pour quelqu’un qui accepte l’Islam comme Religion… “Makr” est un état par lequel la personne croit être dans la vérité alors qu’elle vit dans l’imitation. Si quelqu’un vit avec une certaine connaissance de la foi, mais n’évalue pas la vie et les circonstances telles que l’exige son savoir, il est exposé au “makr”. Pour s’en libérer, il ne lui reste plus qu’à demander le pardon d’Allah et à rendre justice aux autres, comme ils le méritent. Demander le pardon d’Allah est un état par lequel quelqu’un comprend l’erreur de ses pensées et les abandonne. Inutile de dire qu’il est très difficile de réaliser une erreur tout en avançant dans les erreurs. Il est important d’éviter de subir “makr”! En vérité, une fois qu’il a été subi, rares sont les gens qui ont la chance de pouvoir s’en libérer… Car, étant donné qu’une erreur en appelle une autre, il est extrêmement difficile de découvrir ce qui en est vrai. Voici un autre moyen d’expliquer la question…